Travail forcé

La Suède rejoint le mouvement mondial de lutte contre le travail forcé

Actualité | 14 juin 2017
La Suède vient de ratifier le Protocole de 2014 relatif à la convention sur le travail forcé, 1930, renforçant ainsi le mouvement mondial de lutte contre le travail forcé sous toutes ses formes, y compris la traite des personnes. A ce jour, seize Etats membres ont ratifié le Protocol, parmi lesquels dix pays d’Europe.

Par cette ratification, qui a eu lieu le 14 juin 2017, la Suède s’engage formellement à appliquer cet instrument international, qui donne un nouvel élan à l’action contre toutes les formes de travail forcé. Le Protocole, adopté en 2014 à une large majorité par la Conférence internationale du Travail, complète la Convention (n ° 29) sur le travail forcé, 1930. Il exige des États qu’ils prennent des mesures efficaces pour prévenir le travail forcé et assurer aux victimes une protection, un accès à la justice et une indemnisation.

L'OIT estime que 21 millions de personnes sont victimes de travail forcé dans le monde ce qui génère quelque 150 milliards de dollars de profits illicites par an. Le travail forcé prend différentes formes comme l'exploitation sexuelle, la servitude pour dettes, la traite des personnes ou l'esclavage. Les victimes sont exploitées dans l'agriculture, la pêche, le travail domestique, la construction, l'industrie, l'exploitation minière et dans d’autres activités économiques. Les femmes et les jeunes filles sont victimes d’exploitation sexuelle commerciale.

En déposant l'instrument de ratification, Ms. Ylva Johansson, ministre de l'Emploi et de l’Intégration, a indiqué que « En ratifiant le Protocol, la Suède démontre son engagement ferme à poursuivre le travail visant à prévenir et à combattre toutes les formes de travail forcé et d'exploitation au travail et à protéger toutes les victimes, afin d'atteindre l'objectif de l'éradication du travail forcé. La Suède renouvelle également son soutien à l’action efficace déjà mené par l'OIT à cet égard. Nous devons tous prendre notre part de responsabilité dans ce travail important, et cette ratification constitue une première étape".

En recevant l'instrument de ratification du Protocole, le Directeur-général du BIT, M. Guy Ryder, a rappelé que la Suède a toujours manifesté son soutien aux activités normatives de l’OIT, comme en témoigne la ratification de 93 conventions et de 3 protocoles. La ratification du Protocole par la Suède constitue un signal clair de la construction d’un élan mondial dans la lutte contre le fléau du travail forcé. Cette ratification nous rapproche un peu plus de l'objectif de la campagne « 50forfreedom »- à savoir 50 ratifications du Protocole d'ici la fin de 2018. En plus du renforcement de son cadre juridique, la Suède a également développé un solide cadre institutionnel pour lutter contre la traite des personnes, tant à des fins d’exploitation de leur travail que d’exploitation sexuelle, par exemple à travers les activités menées par le groupe de travail national contre la prostitution et la traite des êtres humain, et le développement d’un mécanisme national d’orientation visant à améliorer le soutien des victimes, ainsi que leur protection et leur assistance.