Egalité de chances et de traitement

La Thaïlande ratifie la convention (n° 111) concernant la discrimination (emploi et profession), 1958

Actualité | 13 juin 2017
Le 13 juin 2017, la Thaïlande, Etat membre de l’OIT depuis 1919, a ratifié une des huit conventions fondamentales de l’OIT, à savoir la convention (n° 111) concernant la discrimination (emploi et profession), 1958, qui est parmi les conventions les plus ratifiées de l’OIT, avec 175 ratifications à ce jour sur un total de 187 Etats membres.

La protection contre la discrimination fait partie des droits fondamentaux de l'homme et est indispensable pour que les travailleurs choisissent librement leur emploi, développent pleinement leur potentiel et recueillent les fruits de leur travail en fonction de leur mérite. Partout dans le monde, des millions de femmes et d'hommes se voient refuser l'accès à un travail et à une formation, touchent de maigres salaires ou sont cantonnés dans certains emplois simplement en raison de leur sexe, de la couleur de leur peau, de leur appartenance ethnique ou de leurs croyances, sans que soient prises en compte leurs capacités et leurs qualifications. Ainsi, en moyenne, les travailleuses perçoivent, à travail de valeur égale, un salaire pouvant être de 25 pour cent inférieur à celui de leurs collègues masculins. Favoriser l'égalité sur le lieu de travail est pourtant aussi synonyme d'avantages économiques importants. Pour les employeurs, cela signifie une main-d'œuvre plus abondante, plus diversifiée et d'une plus grande qualité et, pour les travailleurs, un meilleur accès à la formation et des emplois mieux rémunérés. Les bénéfices d'une économie mondialisée sont plus équitablement répartis dans une société égalitaire, ce qui génère une plus grande stabilité sociale et un soutien plus large de la population en faveur du développement économique. Les normes de l'OIT sur l'égalité proposent des outils permettant d'éliminer la discrimination dans tous les aspects liés au travail et dans l'ensemble de la société. Elles constituent également la base à partir de laquelle les stratégies d'intégration des questions d'égalité entre hommes et femmes dans le monde du travail sont mises en œuvre.

En déposant l’instrument officiel de ratification, Son Excellence, le Général Sirichai Distakul, Ministre du Travail de la Thaïlande, a déclaré : « La ratification de la convention n° 111 montre que, en s’engageant ainsi auprès de la Communauté internationale, la Thaïlande est déterminée à promouvoir et réaliser l'égalité des chances en éliminant toutes les formes de discrimination dans l'emploi et la profession. Je suis convaincu que cela permettra d’atteindre les objectifs du Travail décent et du Programme des Nations Unies de développement durable à l’horizon 2030. Pour la Thaïlande, la ratification de la convention n° 111 est une étape cruciale pour que le gouvernement donne la priorité au principe de l’égalité et à l'élimination de toutes les formes de discrimination, comme prévu par sa politique nationale et la Constitution du Royaume de Thaïlande de 2017. Surtout, l'application des lois et règlements pertinents ainsi que la mise en œuvre des politiques nationales ont fait leurs preuves en matière de protection des droits des travailleurs, telle que prévue par la convention. Cela renforce la conviction selon laquelle tous les travailleurs doivent pouvoir vivre dans la dignité et l’égalité au sein du monde du travail ».

En recevant l’instrument de ratification de la convention n° 111, M. Guy Ryder, Directeur général du Bureau international du Travail, a déclaré : « En ratifiant la convention n° 111, votre pays réaffirme son attachement aux principes et droits fondamentaux au travail et son engagement à mettre en œuvre les principes d’égalité de chances et de traitement et de non-discrimination. La Thaïlande a désormais ratifié six des huit conventions fondamentales. Ces ratifications rapprochent l’OIT de son objectif de ratification universelle des conventions sur la non-discrimination et l’égalité de traitement en matière d’emploi et de profession ».


Convention (n° 111) concernant la discrimination (emploi et profession), 1958
Cette convention fondamentale définit la discrimination comme étant "toute distinction, exclusion ou préférence fondée sur la race, la couleur, le sexe, la religion, l'opinion politique, l'ascendance nationale ou l'origine sociale, qui a pour effet de détruire ou d'altérer l'égalité de chances ou de traitement en matière d'emploi ou de profession". Elle demande aux États qui l'ont ratifiée de s'engager à formuler et à appliquer une politique nationale visant à promouvoir, par des méthodes adaptées aux circonstances et aux usages nationaux, l'égalité de chances et de traitement dans l'emploi et la profession, afin d'éliminer toute discrimination dans ce domaine. Ses dispositions portent entre autres sur la discrimination en matière d'accès à la formation professionnelle, à l'emploi et à des professions particulières, ainsi que de conditions d'emploi.