Document de travail de l'OIT 40

Financer une reprise centrée sur l’humain pour sortir de la crise du COVID-19 et une action décisive pour le climat à l’échelle mondiale: L’heure de vérité pour la coopération internationale au XXIe siècle

Ce document de travail illustre concrètement la manière dont l'architecture financière internationale existante pourrait être activée de manière plus complète afin de mobiliser les sommes importantes requises pour répondre de manière décisive à la "grande divergence" dans la reprise de la crise COVID-19 entre les pays avancés et les pays en développement ainsi qu'à la crise climatique.

La coopération internationale et le financement du développement en particulier sont face à un moment de vérité. Un manque de capacité nationale à lutter contre la pandémie de COVID-19 et le changement climatique, où que ce soit, constitue une menace pour la sécurité et le bien-être des populations du monde entier. Le meilleur moyen de mobiliser les importantes sommes additionnelles nécessaires à une reprise qui soit pleinement inclusive et centrée sur l’être humain et à une accélération rapide de l’action pour le climat à l’échelle mondiale – notamment dans les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire de la tranche inférieure, dont les ressources sont limitées – est que la communauté internationale utilise plus efficacement et plus largement le capital public qu’elle a déjà investi dans le Fonds monétaire international et les banques multilatérales de développement. Pour ce faire, ces institutions devraient se servir de leur bilan et de leurs moyens de manière aussi imaginative à des fins communes que l’ont fait les banques centrales et les trésors publics des pays avancés à des fins nationales pendant la pandémie. Le présent document de travail propose une série d’initiatives en ce sens pour financer complètement le dispositif Accélérateur ACT/COVAX de l’OMS, dégager des ressources suffisantes pour l’allègement et la restructuration de la dette, les socles de protection sociale et les infrastructures et industries durables riches en emplois dans ces pays, ainsi que pour financer un effort mondial visant à éviter les concentrations des gaz à effet de serre provenant de la production d’électricité au charbon, qui constitue l’aspect le plus important et le plus urgent de l’action pour le climat nécessaire pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris sur les changements climatiques.