2 juillet 2011, Journée internationale des coopératives

Le BIT est heureux de se joindre à la communauté internationale pour célébrer la Journée internationale des coopératives qui a pour thème cette année «Les jeunes, l’avenir de l’entreprise coopérative». Ces derniers mois, les jeunes ont été en tête des mouvements appelant à un changement dans nos sociétés. Ils ont dit leur insatisfaction et leur colère devant l’ampleur des déficits d’emplois et de travail décent et ont dénoncé l’absence de libertés fondamentales et de justice sociale.

Selon les chiffres officiels, ils sont aujourd’hui quelque 81 millions dans le monde à ne pas avoir d’emploi – un niveau jamais atteint auparavant. Ils sont plus nombreux encore à ne plus avoir le courage d’en chercher un. Les jeunes ont aujourd’hui pratiquement trois fois plus de risques de se retrouver au chômage que les adultes, et dans certains pays c’est pire encore. Par ailleurs, plus du quart des jeunes travailleurs dans le monde – soit 152 millions de personnes – sont des travailleurs pauvres qui gagnent moins de 1,25 dollar par jour. S’ils sont privés de débouchés aujourd’hui, les jeunes risquent de ne plus avoir foi en l’avenir. Ils rencontrent les plus grandes difficultés pour trouver un travail ou créer leur propre entreprise et doivent déjà surmonter certains obstacles: formation insuffisante; manque d’expérience; manque de connaissances et d’argent; enfin, absence de capacité organisationnelle. Comme beaucoup d’autres, ils sont exclus des avantages découlant des modèles de croissance actuels et sont à la recherche d’approches nouvelles et durables qui répondent à leur aspiration à un travail décent.

Avec leur immense potentiel, les coopératives peuvent faire partie des solutions. Aujourd’hui, avec 1 milliard de membres, elles génèrent 100 millions d’emplois. Non seulement une plus grande participation des jeunes apporterait un nouveau souffle au mouvement coopératif, mais elle leur permettrait de multiplier les chances de créer leur propre entreprise ou de trouver un emploi et de bénéficier de produits et de services abordables. De plus, les principes coopératifs sont en étroite adéquation avec les idéaux de démocratie, de responsabilité et d’éthique de tant de jeunes.

Un travailleur coopératif de 23 ans résume bien ces idées en déclarant: «Un des aspects positifs des coopératives, c’est la chance d’assister à la démocratie en action dans un environnement où chacun peut faire connaître son point de vue dans l’entreprise ou l’organisation où il travaille». D’autres jeunes coopérateurs parlent de leur «passion» pour les coopératives, car ces dernières placent la personne humaine au premier plan, et parce qu’elles ont une réelle préoccupation pour le milieu de vie des populations – «avec les coopératives, le droit à une vie décente devient réalité».

Ces points de vue sont autant de raisons pour notre Organisation d’apporter son soutien à l’autonomisation des jeunes, par l’intermédiaire des entreprises coopératives.

C’est ainsi qu’elle a collaboré avec des jeunes sans emploi et marginalisés au Kenya et au Zimbabwe en organisant des activités visant à promouvoir l’esprit d’entreprise et les compétences techniques ainsi que l’accès à la microfinance pour leur permettre de démarrer ou de développer leurs propres coopératives. Dans d’autres pays, elle a contribué à la création d’un fonds d’encouragement qui facilite l’accès au crédit et aux services y relatifs, par l’intermédiaire des coopératives d’épargne et de crédit.

Nombreux sont les jeunes à tirer le meilleur parti des principes coopératifs, et les exemples de promotion réussie des modèles tirés de l’entreprise coopérative par l’entremise des écoles, des universités ou d’autres moyens moins formels ne manquent pas. Beaucoup reste à faire cependant pour promouvoir l’éducation et la formation selon les principes prônés par la recommandation de l’OIT sur la promotion des coopératives.

En cette Journée internationale des coopératives, et avant celle de 2012, donnons-nous les moyens de faire en sorte que les jeunes de tous les pays puissent disposer de la capacité et du soutien nécessaires pour tirer le meilleur parti des entreprises coopératives.

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