Les rouleuses de tabac en Inde

Alors que l’Inde détient une industrie informatique aussi florissante que Silicone Valley, des millions de travailleurs de l’économie informelle se battent chaque jour pour gagner assez d’argent pour nourrir leur famille. Les rouleurs de beedi font partie de ces personnes qui malgré leur travail vivent dans le dénuement.

Date de parution: 30 avril 2002 | Taille/durée: 00:02:33

Alors que l’Inde détient une industrie informatique aussi florissante que Silicone Valley, des millions de travailleurs de l’économie informelle se battent chaque jour pour gagner assez d’argent pour nourrir leur famille. Les rouleurs de beedi font partie de ces personnes qui malgré leur travail vivent dans le dénuement.

Jalaja travaille dans l’industrie du beedi. Chaque jour, elle roule des centaines de petites cigarettes connues sous le nom de Beedi. Son travail est monotone, mets sa santé et celle de ses proches en danger tout en lui rapportant à peine de quoi survivre.

Jalaja

Je roule des Beedi depuis quatre ans. A cause de mon travail, j’ai des problèmes de santé: j’ai des douleurs de poitrine, des douleurs aux jambes et ainsi de suite...

En Inde, plus de 5 millions de personnes, pour la plupart des femmes, travaillent dans l’industrie du beedi. Il a été prouvé qu’un contact prolongé au tabac ainsi que l’insalubrité des conditions de travail entraînent de l’asthme, des bronchite ou encore la tuberculose chez les travailleurs.

Le conditionnement de Beedi fait partie de l’économie informelle. Ce secteur emploie une grande proportion de femmes qui travaillent dans la précarité sans bénéficier d’aucune protection sociale. Leur travail est si mal rétribué que rares sont celles qui réussissent à briser le cercle vicieux de la pauvreté qui les tient prisonnières.

L’OIT s’est alliée à des groupes locaux tels que "Le Forum des femmes actives" afin d’améliorer les conditions de travail dans cette industrie. Des apprentissages sont également offerts afin de réorienter ces femmes vers des occupations moins dangereuses et mieux payées.

Arun Kumar, manager de projet OIT

L’OIT a deux objectifs, le premier est d’améliorer les conditions de travail de l’industrie du Beedi. Essentiellement, organiser les femmes travaillant dans cette industrie en des groupes d’entraide, parce qu’elles travaillent habituellement depuis leurs domiciles. Le second objectif est de tenter d’apporter une formation différente qui pourrait les amener à exercer une activité plus lucrative.

(Zojeth et Ramleth fabriquant des dossiers) Zojeth et Ramleth ont récemment suivi un apprentissage pour fabriquer des portes documents. Si elles continuent à rouler des Beedies occasionnellement, leurs nouvelles compétences leur permettent de gagner plus d’argent tout en travaillant dans un environnement plus sain.

Zojeth

Avant mon apprentissage, même si j’étais allée à l’école, je ne me sentais pas éduquée. A présent, je suis capable de gagner ma vie, et en plus de cela j’ai découvert une nouvelle façon de vivre. “Life is very good”

Zojeth et d’autres travailleuses verront leur futur s’améliorer si elles arrêtent de travailler dans de mauvaises conditions, et si elles acquièrent de nouveaux savoir-faire qui leur permettront de vivre une vie meilleure.