Sommet des Chefs d'Etat du G20 - St Pétersbourg, 5-6 septembre 2013

G20: Des mesures décisives en faveur de l’emploi sont nécessaires selon l’OIT

Dans une interview radio accordée à la veille du sommet du G20 à Saint-Pétersbourg, le Directeur général de l’OIT, Guy Ryder, souligne la nécessité de relancer la consommation pour alimenter la croissance et créer de nouveaux emplois.

Audio | 3 septembre 2013
TRANSCRIPT – Le Directeur général de l’OIT, Guy Ryder, exhorte les dirigeants du G20 à agir avec détermination pour créer davantage d’emplois de meilleure qualité. Dans une interview accordée avant de se rendre à Saint-Pétersbourg pour le Sommet du G20, M. Ryder a dépeint une situation de l’emploi plutôt sombre.

«Rien que dans les pays du G20 on dénombre 93 millions de chômeurs. Cela équivaut à la population entière de l’Allemagne; Et à l’échelle mondiale il y a 200 millions de personnes sans emploi.»

«Je crois qu’il est assez juste de dire que chaque pays du G20 est confronté à d’importants problèmes d’emploi et, pour certains, aux tensions sociales qui en découlent souvent. Cette situation ne devrait pas changer tant qu’aucune mesure décisive n’est prise. Et cela doit commencer immédiatement avec le sommet du G20 à Saint-Pétersbourg. Le message que l’OIT va porter est donc le suivant: ces mesures doivent renforcer la demande intérieure en premier lieu, ce qui va augmenter la demande mondiale, stimuler la croissance et injecter de nouveaux emplois dans le circuit.»

M. Ryder a rappelé que le G20 avait déjà reconnu la nécessité d’agir prioritairement sur le front de l’emploi. Les ministres du Travail et ceux des Finances des vingt principales économies mondiales s’étaient mis d’accord lors d’une réunion en juillet dernier sur l’importance de mesures destinées à améliorer les conditions de la croissance et la création d’emplois. Le Directeur général de l’OIT a souligné que chaque pays doit ajuster son arsenal politique en fonction de ses besoins spécifiques, mais il est clair que pour la plupart de ces pays il s’agit de prendre des mesures pour stimuler l’emploi. Plusieurs le font déjà.

«La Russie elle-même, qui préside le G20 cette année, s’est dotée d’un très ambitieux plan visant à créer quelque 25 millions d’emplois. D’autres agissent différemment. L’Afrique du Sud et l’Inde, par exemple, mettent l’accent sur de vastes programmes d’emplois publics, l’Union européenne, comme vous le savez, va de l’avant, avec une nouvelle garantie d’emploi pour les jeunes.»

Mais il faut en faire plus.

«On peut notamment accorder une attention particulière aux termes et conditions d’emploi de ceux qui sont au bas de l’échelle et qui souffrent particulièrement dans la conjoncture actuelle. Ce qui veut dire que dans de nombreux pays, les salaires minimaux pourraient être revus et la négociation collective, qui est un facteur primordial pour des conditions de travail décentes, renforcée. Et s’il existe un dénominateur commun, c’est, je crois, la nécessité de répondre au véritable drame social que constitue le chômage des jeunes.»

M. Ryder a rappelé qu’il appartenait maintenant aux dirigeants réunis à Saint-Pétersbourg de prendre des mesures pour faciliter la création d’emplois de qualité qui contribueront à la croissance et à la réduction de la pauvreté.

Patrick Moser pour l’OIT